Au Mali, la source de l’électricité est en majorité thermique. Cela coûte cher pour le citoyen malien lambda, en moyenne: 139 F CFA par kWh. A cela s’ajoute le faible taux d’électrification ; en ville il s’élève à 13 % et en milieu rural, il est estimé à moins 1%. Depuis deux décennies et demi, les zones rurales, où vivent 70 % de la population du pays, sont de plus en plus alimentées en eau et électricité par l’énergie solaire ou éolienne. L’éolienne est la source la moins usitée au Mali.
“Au Mali, il y a un énorme potentiel énergétique à exploiter. L’éolienne c’est l’utilisation de la force du vent qui permet de faire tourner un aérogénérateur pour produire de l’énergie. Dans notre pays, il y a un problème d’extension du réseau énergétique”, explique Ousmane Ouattara, secrétaire exécutif de l’ONG Mali Folkcenter, ingénieur agronome.
A ce jour, les études se révèlent insuffisantes en matière d’énergies nouvelles et renouvelables telle que l’éolienne.
Les énergies renouvelables constituent pourtant un avenir sûr pour le Mali entre autres pays africains. De nombreuses entreprises se créent afin de mettre en avant les atouts de l’énergie solaire mais aussi ceux de l’éolienne.
En 2012, un groupe de jeunes a fait son entrée dans cette cour des énergies renouvelables. Il s’agit d’une association de jeunes (association Pack jeunesse) soucieux d’ « éclairer » la lanterne de leurs concitoyens loin de la « lumière ». L’association se penche plus sur les éoliennes et propose des gadgets capables de recharger les batteries de téléphone portable ou encore éclairer une petite ampoule électrique. Cheik Traoré est le président de l’association Pack jeunesse, il explique en ces termes
« c’est une énergie propre et ne demande aucun dégagement de gaz. Cela devrait encourager ceux qui polluent à se tourner vers cette énergie dont notre pays dispose des potentiels. »
Bou-tout Alou Sall s’implique dans ce projet en tant que représentant de Green Action for Africa :
« ce projet a démarré en 2006. Nous nous sommes dit que les énergies renouvelables font partie de l’avenir du monde. Aujourd’hui, toutes les technologies sont orientées vers ces énergies. Nous sommes jeunes et nous voulons en faire profiter notre pays le Mali. »
Les produits proposés seront vendus à moindre coût aux citoyens d’ici la fin de l’année 2012. Ceci pourrait augmenter les chances de survie et d’exploitation à plus grande échelle de l’énergie éolienne au Mali.
Le gisement éolien dans le pays est essentiellement concentré dans les zones sahéliennes et sahariennes du pays. Il s’agit notamment des régions situées dans le Nord du pays en l’occurrence Tombouctou, Gao, Kidal ou encore Nara dans la région de Koulikoro, . Il est estimé entre 3 à 7 m par seconde de vitesse de vent.
Une énergie renouvelable est une énergie dont la source est renouvelable (biocarburant, bois, solaire, éolienne, géothermie etc.) En matière d’énergies nouvelles et renouvelables, le pays compte environ 1 mégawatt-crête de puissance solaire photovoltaïque installée (500 pompes et un millier de systèmes pour l’éclairage, la réfrigération, les communications, etc.), une soixantaine de digesteurs à biogaz à usage domestique ou communautaire, ainsi qu’une centaine d’éoliennes de pompage, 400 chauffes eau solaire et 200 séchoirs solaires.
L’exploitation de l’énergie éolienne s’est dégradée depuis les années 1950. Elle est inégalement répartie selon les territoires compte tenu de la position et de la fréquence du vent. Et reste sous-exploitée. Un certain intérêt renaît, après l’arrêt d’une quarantaine d’éoliennes de pompage implantées à la fin des années 1950 dans la bande sahélienne du territoire. Les efforts les plus significatifs ont porté notamment sur :
- La construction d’une centaine d’éoliennes artisanales de pompage à la Base de perfectionnement des artisans ruraux (BPAR) de Ségou à partir de 1982,
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La production d’une petite série d’éoliennes multi-pales semi-industrielles au du Centre National de l’Energie Solaire et des Energies Renouvelables (CNESOLER), vendues à des exploitants particuliers pour l’irrigation par pompage de champs et vergers.
Caractéristiques d’une éolienne
Plusieurs projets de création de parcs éoliens ont vu le jour au Mali. En 2009, par exemple, l’ancien secrétaire général du ministère de l’Énergie et de l’Eau, Lamissa Diabaté, a présidé la cérémonie d’ouverture de l’atelier de validation du rapport de l’étude de faisabilité d’un parc éolien à Tombouctou. Cette zone du Mali est aujourd’hui occupée par les islamistes depuis début avril 2012. La continuité du projet est donc incertaine.
Le projet, financé dans le cadre de la coopération bilatérale Mali-Belgique pour le compte du Centre National de l’Energie Solaire et des Energies Renouvelables (CNESOLER), avait pour principal objectif, de renforcer le parc de production d’électricité et de substituer une partie du carburant diesel consommé par les centrales thermiques. Il devrait permettre également une évaluation comparative des coûts et avantages par rapport à des configurations alternatives de parcs éoliens, l’évaluation de la faisabilité économique et financière du projet. Il s’inscrit dans la continuité de l’étude (campagne de mesure de vent) menée depuis 2006 par la coopération technique belge (CTB) et le CNESOLER.
« Ce projet, devrait faciliter l’accès d’une frange importante de la population aux services d’énergie renouvelables, par la suppression totale, sinon l’atténuation des barrières de tous ordres. Mon souhait est que cet atelier aboutisse à un résultat permettant au gouvernement de convaincre les organismes internationaux et opérateurs privés de contribuer au financement de ce parc éolien »
Souligne Lamissa Diabaté.
Un autre projet, Windpower for Mali est un projet au sein duquel de jeunes Maliens ont appris à construire des moulins à vent avec des matériaux locaux. Ces moulins à vent sont vendus 20 fois moins chers que leurs compétiteurs et fourniront de l’électricité avec une réduction du coût de 25% par rapport au prix d’un générateur diesel. Ce projet a eu pour finalité qu’une grande partie des habitants dans des zones rurales ciblées, notamment dans la région de Mopti, ont eu accès à l’électricité. Les moulins à vent ont été construits avec l’aide de l’énergie produite par le tout premier moulin. Les tous premiers moulins à vent de fabrication Malienne sont d’ores et déjà vendus et le groupe sur l’énergie éolienne Malienne est guidée par “Stichting Rondom Baba”.
Diénéba Dème, journaliste scientifique